Nous avons tant aimé voir Syracuse

Vendredi 6 décembre 2019. J159. Sicile.

Avant que ma jeunesse s’use
Et que mes printemps soient partis
J’aimerais tant voir Syracuse…

… chante Henri Salvador dans le camion depuis quelques jours. Nous attendions cette journée autant que nous ne savions pas vraiment ce que nous irions voir à Syracuse. L’île d’Ortygie, la mer ionienne, le soleil. En fait, c’est ça. Nous avons envie de flâner au soleil.

Nous débarquons donc à la Marina, juste en face de l’île. Le parking est adulé par les utilisateurs de park4night car il est très agréable et proche du cœur de ville. Mais depuis peu, il est interdit aux camping-car… Nous sommes hors-saison, il y a de la place, nous ne gênons personne. Nous restons. Pas très sereins, c’est vrai, mais nous avons habituellement de la chance. Voilà, la déambulation au soleil d’hiver peut commencer. Le port de petits pêcheurs, le port de plaisance, le pont qui relie l’île, le quai des bateaux de croisière, immense et vide. Qu’est-ce qu’il fait chaud ! Le soleil est insoutenable ! Lison quitte son tee-shirt et continue torse-nu. Tranquille.

Un petit jardin de gros ficus-cathédrale. Une enfilade de petites terrasses qui invitent au café, et puis nous arrivons au bout de l’île, plus loin, c’est le château de Maniace. Virée à l’est, plein vent, pleines vagues, nous sommes face à la mer. Les rouleaux d’écume déferlent et se cassent contre les blocs de pierre noire, des pierres volcaniques certainement. Dans un recoin de plage, trois italiens en maillot de bain. Le soleil, ça ne se gaspille pas. Les ruelles de la ville nous offrent leur calme. Et leur ombre aussi.

La cathédrale, un tetris de civilisations

Le hasard nous porte jusqu’à découvrir une colonne grecque encastrée dans un mur épais. “Style dorique !” nous précise Capucine qui relie l’antiquité grecque depuis trois jours. Nous poursuivons ce mur imposant jusqu’à son angle, une façade baroque… Nous sommes face à une église catholique. La Cathédrale de la Nativité de la Sainte Vierge. La Cathédrale de Syracuse. Entrons voir d’où viennent ces colonnes.

À l’intérieur, le style est violament roman. De grosses pierres, simples, rien n’est sculpté, plus d’angelots, plus d’arabesques, plus de spirales. Le baroque de la façade à disparu. Dans les murs, des colonnes grecques, plein de colonnes grecques parfois entières, parfois abîmées, souvent penchées, fatiguées par leur âge, elles se reposent. Nous nous asseyons pour comprendre. Wikipedia, explique-nous.

Le site a été sans interruption le principal lieu de culte de Syracuse depuis que les Sicules, ancien peuple de la Sicile, vinrent s’y installer. Les conquérants grecs y érigèrent ensuite un temple ionique. Au début du Ve siècle av. J.-C., Gélon, le tyran de Syracuse, fit bâtir à côté un temple dorique dédié à Athéna. Avec l’avènement du christianisme, le temple devint une église chrétienne. La nef fut construite dans la cella, partie centrale du temple, dans les épais murs de laquelle des ouvertures en arc plein cintre furent pratiquées. La cathédrale a ainsi été la deuxième église dédiée au Christ après celle d’Antioche et la première église chrétienne d’occident. Lors de la conquête et de la destruction de Syracuse par les musulmans (en 878), la cathédrale fut épargnée mais transformée en une mosquée. Avec les Normands (en 1086), elle reprit son rôle d’église catholique. Avant la fin de l’époque espagnole (en 1713), elle fut embellie en style baroque.

Un pique-nique sur les marches de la cathédrale en écoutant quelques airs d’accordéon. Un dessert gourmand dans sur la petite terrasse d’un restaurant tout mignon. Des gâteaux maison aux parfums siciliens : orange, clémentine, ricotta,… Et chocolat pour les princesses à moustaches.

Lois de la physique

Nous terminerons la journée dans un drôle de petit musée dédié à Archimède et à Léonard de Vinci. Archimède, scientifique de Syracuse au troisième siècle avait JC, avait été l’un des inspirateurs de Léonard de Vinci 18 siècles plus tard. Le musée est fait pour les enfants. Il présente plein de machines à toucher, activer, faire tourner,… pour découvrir tout un tas de principes physiques et de mécanismes techniques. Poussée d’Archimède évidemment, mais aussi force centrifuge, forces de frottement et roulement à billes, poulies, points d’appui et démultiplication des forces,… Nous jouons en apprenant.

Et puis nous rentrons à L’Emile-Pat qui nous aura attendu sans encombre et sans amende. Chance.

A Brucoli

Direction ce soir un chouette spot que Pierre a repéré, dans un village, au bord de la mer et face à l’Etna. Nous y arrivons de nuit, l’Etna n’est pas visible et surtout… le parking est condamné. Pas de chance. Nous nous réfugions comme d’autres campeurs dans une rue de la marina. Ça ira. École. Courses dans l’épicerie du village qui ressemble à une épicerie fine tellement il y a de produits typiques. Ça grouille et ça parle fort. Ricotta cuite au four. Vieux pecorino. Miel. Pâte d’amande. Plein de bons produits artisanaux. Plus loin, une mini boucherie visiblement tenue par des producteurs. J’y trouve du veau succulent à un prix incroyable. Nous allons nous sentir bien ici.

Du côté des oreilles de Lison, ça ne va pas. Elle ne supporte pas les gouttes dans les oreilles. Notre médecin nous dit d’arrêter et de consulter s’il y a le moindre signe anormal. Et à vrai dire, il n’y en a pas. Pas de douleur, pas de fièvre, pas de mal de tête. Nous la mettons en “surveillance”.

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